Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi cet album était aussi surestimé, à part du fait de l'espèce de culte idolâtre qui entoure Mütiilation. En fait, il sonne plus comme une session de répétition que comme un véritable album. D'autant plus qu'il est constitué de deux enregistrements différents. Les cinq premiers titres sonnent, comme je viens de le dire, comme une cassette de répète. Pour vous donner une idée:
> Le son de guitare, crade à souhait, sort brut de l'ampli et produit des larsens jouissifs. On n'entend que deux guitares. Pas de basse.
> La batterie est mal jouée, irrégulière, imprécise, souvent hors-tempo (surtout la double pédale). On n'entend de toute façon que la grosse caisse et la caisse claire. Pas de cymbale.
> Les riffs sont typiques de Mütiilation: soit des accords basiques de tierce mineure, soit des accords étouffés. Ils se succèdent et se ressemblent, créant une ambiance dépressive et mélancolique, mais sans laisser de mélodie mémorable à l'auditeur. On dirait qu'ils sont improvisés au fur et à mesure qu'ils sont joués.
> La voix est le principal point fort de Remains of a Ruined, Dead, Cursed Soul: malade, dégoûtée, rendue aiguë et perçante par la saleté de la production.
Les deux derniers titres, "The Fear that freeze" et "Holocaust in Mourning Dawn", sont issus d'une autre session d'enregistrement. Ils sonnent plus comme les titres des albums suivants - après la fameuse "résurrection" de la rockstar W. Roussel, qui n'a rien trouvé de mieux pour faire parler de lui que d'annoncer son suicide pour opérer un retour fracassant quatre ans plus tard. Que c'est long, quatre ans! Heureusement qu'il s'est mis en scène tout seul et qu'il bénéficiait d'une certaine célébrité grâce à Mütiilation; il y a tellement de groupes discrets qui se seraient contentés de rester dans leur coin et de travailler sur leur prochain matériel sans faire de vagues... Mais je m'égare.
Ces deux derniers titres sont assez anecdotiques et dignes d'une démo de black français moyen (de l'époque - le BM en 1999 n'était pas encore descendu aussi bas qu'aujourd'hui): boîte à rythme sommaire et maladroite, son de gratte commun (la sempiternelle distortion à gros souffle), chant médiocre, quasi-parlé... Ils sont donc moins bons que les cinq titres précédents, ce qui donne déjà à Remains of a Ruined, Dead, Cursed Soul un goût d'oeuvre incomplète, voire de compilation de brouillons.
Il faudrait vraiment que l'on m'explique ce que ce Remains of a Ruined, Dead, Cursed Soul a de génial. Je le trouve plutôt dispensable et complètement inférieur à Vampires of Black Imperial Blood, à part au niveau de la voix, le seul élément à retenir de Remains of a Ruined, Dead, Cursed Soul à mon avis. On peut toutefois apprécier le côté brouillon de l'ensemble, qui accentue l'aura dépressive et déchue de l'opus - mais dans ce cas, beaucoup de mauvaises démos de BM ont un potentiel tout aussi déprimant, alors qu'elles sont réellement tombées dans l'oubli.
PS: quelqu'un sait-il qui a assuré les parties de batterie sur les cinq premiers titres de l'album? Je demande à tout hasard, il a peut-être appris à jouer depuis...
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