Après une enième nuit blanche à traîner sur le net, et devant la manifeste impossibilité de trouver le sommeil à 10h du matin, j'écoute pour la première fois L'Alliance des Venins en entier, profitant de mon humeur quelque peu déprimée et lasse. Dès les premières notes, je sens le reflet de mes émotions dans la musique, ce métal noir, froid et haineux, d'une haine fatiguée dont le souffle morbide persiste, entre déchaînements de colère incomprise et abattement généralisé.
Pour décrire en quelques mots le style de Darvulia, il s'agit de Black Metal froid et rapide, jouant sur le mystère et inspiré par la sorcellerie, cherchant plus à créer une ambiance qu'à sonner maléfique, et en l'occurence le pari est réussi. Le jeu de batterie est époustouflant de variété et de technique, tout en collant parfaitement à la noirceur de l'ambiance. La maîtrise instrumentale permet d'emblée d'éviter la monotonie, et la récurrence des thèmes est maniée avec habileté. Les paroles sont en français mais ne sont pas incluses, comme pour forcer l'auditeur à être actif en tentant de les déchiffrer.
Darvulia prouve avec cet album que l'on peut encore proposer un Black Metal innovant et inédit sans trahir la pureté de son style. Certes, la dissonance des riffs rappelle Belketre ou les heures les plus sombres de Mütiilation, et le chant demeure classique et proche de celui de beaucoup d'autres groupes français. Je pourrais dès lors résumer cet album à une résurrection des Légions Noires avec un son et une production professionnels qui leur faisaient défaut, mais ce serait négliger les passages rituels incantatoires caractéristiques à Darvulia - quoique l'influence des Légions Noires y soit probablement présente également.
Bref en ce qui me concerne je trouve cet album vraiment excellent de bout en bout, et très différent de ce que l'on peut entendre en BM traditionnel, ce qui est devenu rarissime aujourd'hui.
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